tag:blogger.com,1999:blog-2887449921352738882023-11-16T07:51:02.948+00:00TERRE DES HOMMES INTÈGRESJulie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comBlogger16125tag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-54788351319208312342008-03-22T22:13:00.001+00:002008-03-23T00:35:49.209+00:00Vidéo souvenir/Burkina Faso 07-08<object width="425" height="350"> <param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/VfTmU20zT0Q"> </param> <embed src="http://www.youtube.com/v/VfTmU20zT0Q" type="application/x-shockwave-flash" width="425" height="350"> </embed> </object>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-56379869597360314772008-03-05T03:19:00.002+00:002008-03-05T03:19:57.684+00:00Merci !<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Je profite de cette escale de sept heures au transit de l’Aéroport Mohammed V pour conclure ce blog. Je vous remercie d’avoir suivi mes péripéties africaines en aussi grand nombre. J’espère avoir réussi à vous faire goûter un peu les saveurs de l’Afrique.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">J’ai fais la promesse solennelle que je reviendrai en Afrique de l’Ouest. Nous nous reverrons pour d’autres aventures en octobre 2008. C’est un rendez-vous !</p>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-78852056557388038642008-03-05T00:14:00.007+00:002011-02-06T22:51:18.437+00:00Boucler la boucle<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Mardi 26 février, 7 h 45, Casablanca. La matinée est froide mais ensoleillée. Je débarque du vol 546 en provenance de Ouagadougou après trois heures passées à survoler le désert du Sahara. Je profite du peu de temps qui m’est alloué sur la piste d’atterrissage pour sentir l’humidité provenant de l’océan Atlantique et la fraicheur des 13ͦ Celsius du Maroc qui contrastent étrangement avec les 40ͦ <span style=""> </span>arides du Burkina.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Je pose mes fesses dans le siège 5A. J’ai le hublot. Peut-être que la vue aérienne du désert pourra consoler ma peine. Me voilà officiellement à la fin du voyage. Je fais mon possible pour rester positive. Je me répète que le périple ne s’achève pas aujourd’hui. <span style=""> </span>Où se termine une aventure, une autre commence, n’est-ce pas ? </p>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-20688175936525380002008-03-05T00:13:00.009+00:002009-01-16T18:32:51.949+00:00Lune de miel à Bobo/Banfora<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">J’ai passé ma dernière semaine en Afrique à Bobo-Dioulasso et à Banfora. Cette région située au sud du Burkina Faso est un incontournable du pays. Végétation verdoyante, région riche en produits de la terre et parsemée de cours d’eau, la province du Comoé est<span style=""> </span>un oasis isolé, perdu dans une zone sub-sahararienne.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style=""><i style=""><o:p> </o:p></i></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="">Voyager avec KZA</b></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /><b style=""><o:p></o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style=""><o:p> </o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pour se rendre à Bobo, cinq heures de route sont nécessaires à partir de Koudougou. Romuald et moi partons en direction de la station d’autobus KZA, la seule compagnie qui dessert la route Koudougou/Bobo. Nous arrivons 30 minutes à l’avance à la gare en vue de faire attacher la moto et le sac-à-dos sur le toit du car, au même endroit où les éleveurs de bétail ligotent leurs chèvres et leurs moutons, vivants ! Nous finissons par partir à 9 h du matin, soit une heure en retard sur l’horaire prévu. Apparemment, il ne faut pas s’en faire. C’est coutume que d’être en retard en Afrique. Le truc qui me dérange, c’est que plus nous partons tard, plus nous arrivons tard. Et plus nous approchons de 12 h, plus la chaleur est insupportable, surtout enfermé dans cette boite de conserve de <st1:personname productid="la KZA." st="on">la KZA.</st1:personname></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><st1:personname productid="la KZA." st="on"><br /></st1:personname> </p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La moitié des fenêtres ne s’ouvrent pas. La climatisation est non-fonctionnelle. Il fait déjà un soleil de plomb et la chaleur s’installe tranquillement à l’intérieur. Il n’y a pas suffisamment de banc pour tout le monde à la gare et le chauffeur continu tout de même à embarquer des gens sur la route. Les passagers « extras » s’assoient au centre de l’allée sur des bidons d’eau ou des tabourets de bois. On est entassé comme des sardines en canne. Il fait chaud. Ça pue. L'atmosphère est lourde, chargée de gaz carbonique. Chaque respiration me donne envie de vomir tant l’air est vicié.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Lorsque le car freine, c’est tout le véhicule qui penche par en avant. Quand on tourne à gauche, l’autobus s’incline dangereusement sur la droite. À chaque bosse sur la chaussée, j’ai l’impression que l’autobus va craquer en deux sous notre poids. Le plancher et les fenêtres vibrent au rythme des trous que nous rencontrons sur le goudron.<br /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Je m’investie dans un projet ambitieux : tenter de m’endormir dans ces conditions. C’est le seul moyen que je trouve pour oublier la situation dangereuse et inconfortable dans laquelle je suis. Je ferme les yeux. Je vide mon esprit de toute pensée. J’ai le temps de<span style=""> </span>m’assoupir une fraction de seconde avant que le chauffeur fasse une manœuvre de conduite suicidaire. Il pèse sur le champignon pour dépasser un autobus tandis qu’un 4X4 roule sur la voie inverse. Notre chauffeur n’a pas d’autre choix. Il freine d’un coup sec et se range brusquement derrière l’autobus. Le car se berce dangereusement pendant quelques secondes. Mon sang n’a fait qu’un tour ! Le reste du trajet n’a été que rêve éveillé. Le pire des cauchemars routiers.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Une dame entre avec ses deux poulets. Leurs pattes sont ficelées mais ils sont bien en vie. Elle les pose à mes pieds. Les volailles me regardent d’un air interrogateur. Eux non plus ne comprennent pas dans quelle galère ils viennent d’embarquer.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style=""><span style=""> </span><o:p></o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="">Manifestation à Bobo</b></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /><b style=""><o:p></o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style=""><o:p> </o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Nous sommes heureusement arrivés à destination en un seul morceau. Toutefois, nous ne savions pas que nos mésaventures ne faisaient que commencer.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est l’apocalypse à Bobo ! La population manifeste contre l’augmentation du coût de la vie. Des pneus brulent à toutes les intersections. Des briques et des pierres ont été jetées sur la chaussée. Les panneaux de signalisation et les feux de circulation sont tous détruits, arrachés au sol. L’incendie de la statue du Premier Ministre du Burkina n’a rien à envier aux feux de joie de <st1:personname productid="la Saint-Jean" st="on">la Saint-Jean</st1:personname>-Baptiste. Toutes les boutiques sont fermées. Bobo est déclarée officiellement « ville morte » pour les jours à venir. Plusieurs cellules de manifestants brandies en l’air bâtons et armes contondantes pour prodiguer leur mécontentement. Bilan : trois morts, une centaine de blessés, des millions en dommage matériel et une canadienne terrorisée.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style=""><o:p> </o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><st1:personname productid="La Guinguette" st="on"><b style="">La Guinguette</b></st1:personname></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /><st1:personname productid="La Guinguette" st="on"></st1:personname><b style=""><o:p></o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style=""><o:p> </o:p></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Notre sang froid retrouvé, nous prenons la route pour <st1:personname productid="la Guinguette. Aux" st="on">la Guinguette. Aux</st1:personname> abords de cette rivière se trouvent lianes, palmiers et plantes exotiques. C’est comme dans Tarzan. Pareil ! Dans ma tête de Canadienne bourrée de préjugés, Afrique rimait avec jungle. Il n’était pas question pour moi de quitter l’Afrique sans avoir vu quelque chose qui ressemblait à une forêt tropicale. Comprenez ma déception lorsque j’ai compris que le Burkina Faso est un pays aride sub-saharien. Néanmoins, j’ai trouvé satisfaction dès la première seconde où j’ai pénétré dans cette magnifique forêt où les oiseaux tropicaux jacassent gaiement et l’eau de la rivière coule à l’ombre des cocotiers. À couper le souffle !</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il y a un an ou deux, les habitants de la région se rafraichissaient dans les eaux de <st1:personname productid="la Guiguette" st="on">la Guiguette</st1:personname> lors des grandes chaleurs. Maintenant, la baignade est interdite. J’ai appris la cause de cette interdiction; Le tournage illégal d’un film porno italien a eu lieu sur le site. Les autorités locales ont dit un NON majuscule à ce genre d’activité illicite. Ils ont dit NON à la perdition. NON à la perversion. Et ont enlevé tout droit d’accès à <st1:personname productid="la Guiguette." st="on">la Guiguette.</st1:personname> « On a rien contre le porno, disent-ils, mais pas dans notre cours ».</p><br /><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Donc nous n’avons eu d’autre choix que d’aller nous saucer plus loin, sur un site aménagé pour compenser la fermeture de l’autre. La toile de fond : palmiers et plantes tropicales à profusion, plage d’un sable blanc-sucre-raffiné, eau tiède et claire. Mince compensation à côté de <st1:personname productid="la Guiguette" st="on">la Guiguette</st1:personname>, mais je devrais pouvoir m’en contenter… <span style=""> </span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style=""><o:p> </o:p></b></p>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-429344849033357112008-01-22T15:49:00.001+00:002008-05-06T01:48:01.821+00:00Positivisme 101<p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">En apprenant mon départ prématuré pour l’Afrique, j’ai cru que jamais je n’arriverais à être prête pour la date prévue. Trois semaines pour tout orchestrer, c’est court ! Mais comme par enchantement, tous les préparatifs du voyage se sont déroulés sans pépin, voir trop bien. Le destin voulait que j’aille au Burkina. Quelque chose de grand m’attendait là-bas. Quelque chose comme l’Amour. L’Amour que j’ai pour Romuald, ainsi que pour le pays des hommes intègres, pays où je commence à me sentir chez moi petit à petit et pour Kebab, le plus trognon des petits chiots du Burkina. (Il n’y a qu’une seule race de chien ici. C’est vous dire à quel point il est beau. Le top !) </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Ça va bientôt faire deux mois que je suis en Afrique. Tout va bien. Très bien même. C’est certain que tout n’est pas parfait. Mais la perfection m’ennuie. Alors, on peut dire que j’ai trouvé un certain équilibre à ma vie. Fragile certes, mais bien présent. </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><u><span lang="FR-CA">Liste des imperfections qui colorent mon existence africaine :</span></u></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><u></u></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA"></span> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Ma flore intestinale est fragile. C’était prévisible.</span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">J’ai moins d’énergie. Faut dire que de se lever à 6 h 30 chaque jour, ça tire du jus.</span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">La poussière s’infiltre partout. Dans mes yeux, mon nez. Ma peau suffoque. Je suis sale en permanence<span style="font-size:0;"> </span>et je ne me suis jamais autant laver de ma vie !</span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Je grossis à vue d’œil. Engraisser en Afrique, faut le faire ! J’ingurgite féculents pour déjeuner, diner et souper. Ça donne une Julie dodue et potelée. </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Le manque de diversité à tous les niveaux. Surtout du côté des produits de consommation. Il y a cinq types de boutique : les télécentres, les dépanneurs, les tailleurs, les cordonneries et les coiffeurs. Donc, une fois bien chaussé, bien coiffé et bien taillé, il n’y a plus rien à consommer. </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Le manque de divertissement. À tous les niveaux aussi. Heureusement que j’ai Romuald pour passer le temps !</span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">L’exhibitionnisme de ma belle-mère. Elle fait sa toilette </span><span lang="FR-CA">à l’extérieur de sa case à chaque matin vêtue que d’un pagne. C’est difficile pour moi d’en parler. Je suis encore sous le choc.</span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Le système de santé. J’ai passé un test de dépistage pour la malaria au même endroit où j’ai acheté du savon antipuce pour Kebab, au Laboratoire vétérinaire de Koudougou. Service impeccable ! </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Mais bon, la beauté de la vie se trouve dans les imperfections, n’est-ce pas ? Faut rester positif !</span></p>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-34374664359248041862008-01-22T15:48:00.002+00:002008-09-27T02:51:20.795+00:00Mon stage<p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Retour officiel à la vie normale. Mes trois mois de stage sont bels et biens entamés. Du boulot, j’en ai ! À chaque matin, je suis au bureau pour accomplir mes mandats. Je viens de recevoir les images des trois vidéos sur la sensibilisation à l’alphabétisation et à la scolarisation des femmes et des jeunes filles du Centre-Ouest. Je dois effectuer le montage et réaliser le guide d’animation qui accompagnera les vidéos en plus de créer des fiches techniques pour OXFAM sur la mise en page et le multimédia. </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">Vu le manque de travail à mon arrivée à Koudougou, j’ai pris l’initiative d’aider un orphelinat dans sa recherche de bailleurs de fonds et dans la confection de son site Web. Les besoins fondamentaux de dix enfants dépendent de l’argent transféré par les bailleurs. Ghislain, un poupon d’un an, a été retrouvé abandonné au fond d’un puit il y a deux mois de cela. Mais il garde le moral ! Les enfants sont solides en Afrique. De vrais petits durs à cuire ! </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify"><span lang="FR-CA">De plus, je me suis impliquée dans la création d’une page Internet pour Moukouan. Les Moukouanais souhaitent faire de leur petit coin d’éden, un lieu éco-touristique. Le projet est extrêmement intéressant puisque durable. Si tout fonctionne, c’est le village entier qui va en profiter. Un village au complet qui va avoir à manger ! J’ai du pain sur la planche. </span></p>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-40817861288456487672008-01-22T15:46:00.003+00:002008-09-27T02:57:39.656+00:00Une escapade à Moukouan<p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA">Après une heure de route dans la poussière à dos de mobylette, nous arrivons à l’entrée d’une piste de brousse menant directement à Moukouan. Attention aux adeptes de crosscountry, le Burkina Faso est le paradis du motocross ! Les pistes sont à l’image de la surface de la lune; cratérisées et à peine touchées par l’homme ! J’ai eu droit à mon premier accident de mopette dans cette piste ! Rien de grave, n’ayez crainte. Un simple accrochage avec la moto que je suivais. Dommages engendrés : un clignotant et mon phare avant. Coût encouru : 2 $ CAN. Et beaucoup plus de peur que de mal. </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA"><b><i><?xml:namespace prefix = o /><o:p></o:p></i></b></span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA">À notre arrivée, tous les vieux du village nous attendaient pour nous accueillir. Ils étaient environs une vingtaine. Imaginez l’escouade d’hommes ridés Mossis dans leur boubous se déplacer en masse de leur résidence respective pour nous. C’est un grand honneur que d’être reçus par le troisième âge. Il représente la sagesse et le savoir. Et pour eux, bien accueillir l’étranger est primordial. Ils nous ont offerts trois poulets, du lait sucré et du café instantané. Merci.</span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA">Après l’étape rituelle de l’accueil des vieux, un lavage en profondeur s’imposait. Recouverte de la tête aux pieds de poussière orangée, je faisais malgré moi partie du clan de Philippe, le clan des rouges* ! À la douche et ça presse ! Je rassemble savon, serviette, gougounes et vêtements de rechange et je m’engage, sans le savoir, vers une expérience qui allait marquer ma vie à tout jamais : mon premier nettoyage au saut. La « douche » constituée d’une cloison en paille et d’un saut d’eau froide à moitié plein est, comment dire… très rustique. Faut vraiment que je sois de niveau « saleté extrême » pour m’aventurer toute nue derrière cette micro-cloison aux vues et aux sus de qui voulait bien jeter un œil. </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA">Et pour les toilettes ? Troisième roche à droite, après le buisson, en face du bœuf et de la chèvre, vous verrez une pancarte, « Attention à vos fesses, il y a scorpions et serpents sous roche. »<span style="font-size:0;"> </span>Le luxe, quoi !</span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA">Parlant de luxe, nous avons eu la chance de dormir dans les cases traditionnelles Mossi.<span style="font-size:0;"> </span>Fabriquées de banco (mélange d’argile et de <u>bouse de vache),</u> les cases sont circulaires et coiffées d’un joli toit tressé de paille. Les lits sont constitués de bâtons de bambou brêlés recouverts, fort heureusement pour nous, d’un matelas top-quality Made in China. Nous nous sommes endormis aux sons des grillons, éclairés par les étoiles dans un décor épique digne du moyen âge africain. </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA">Après une nuit de sommeil profond, nous voilà en route pour les rochers sacrés de Moukouan. La tradition veut que l’on demande l’autorisation du chef du village pour pénétrer sur le lieu de sacrifices et de prières. Le traducteur a pris soin d’interpréter la rencontre. Traduction très politicly correct, je tiens à le préciser, puisque par la suite, nous avons appris que le gros de la discussion tournait autour du montant de la visite. Le vieux sénile exigeait cinq fois le prix convenu au départ ! Vous auriez dû nous voir, sourire béat, sagement assis en cercle autour du chef, croyant qu’il nous souhaitait la bienvenue dans son village… Price less ! </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA">À notre retour, nous sommes arrêtés à Sabou. Dans ce village, les crocodiles sont sacrés. Pas question de les tuer, de les blesser ou de les maltraiter. Les caïmans de Sabou sont maîtres des lieux. J’ai eu le privilège de chevaucher l’aînée ! Drôle de sensation que de se retrouver assis sur le dos de grand-mère croco. Faut préciser que la vieille caïman est mi-morte mi-vivante et ne se donne même plus la peine de mastiquer. Mais bon, faut pas m’enlever le mérite. Qui d’entre vous peut se vanter d’avoir monté un crocodile ? </span></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"></p><p class="MsoNormal" style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><span lang="FR-CA"><span style="font-size:0;"></span>* Le clan des rouges, fondé par Philipe Laflèche, est une secte rassemblant tous les exclus de la société étant rouge de par leur état, suite à une exposition prolongée au soleil. L’existence des rouges au Burkina est aussi insolite que celle des albinos au Canada. Malheureusement pour eux, leur chair tendre est prisée pour les rituels animistes. Menum, menum !</span></p>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-6057839970412184082008-01-07T18:11:00.002+00:002008-09-27T03:00:12.119+00:00Un Noël à l Africaine<div align="justify">J’ai vécu la fête de Noël la plus particulière de toute mon existence. Ici, le concept de fête en famille existe mais dans la pratique les amis, les voisins et même les inconnus font parti de la famille et sont invités à participer aux festivités. Chaque foyer ouvre grand les portes de son domaine et invite les gens à célébrer. Buffet à volonté. Bar open. Musiciens. Danse. Toute la ville fait la fête. Même les musulmans participent.<br /><br />Comme bons Canadiens que nous sommes, nous avons plié aux coutumes des Burkinabès. Pas d’accommodements raisonnables pour les étrangers du Burkina ! Obligés de mettre la main à la pâte, nous avons égorgé, bouilli et frit 12 poulets, cuit un kilo de riz et de pâtes et coupé l’équivalent du Jardin Botanique en légumes. Heureusement que nos voisins nous ont aidés. Les Africaines sont tous des rock stars de la popote. Vous essayerez de cuisiner pour 100 personnes avec 2 couteaux (dont un qui ne coupe pas), 1 poêle et 3 chaudrons de taille moyenne… Bonne chance !<br /><br />Comment j’ai aimé mon expérience ? Honnêtement, j’ai travaillé tellement fort que je n’ai pas su profiter de la fête comme tel. J’ai dîné avec les restants du copieux repas que nous avions préparé. J’ai bu trois gorgés de ma bière chaude entre deux services. En trois mots : c’était un Noël sportif. Pour moi, la fête a débuté à la fin de notre réception au maquis dansant le Ying Yang. Le plaisir de bouger sur le coupé-décalé et le reggae local m’a fait oublier l’éreintante journée que je venais de passer. Éreintante, mais intéressante, c’est certain !</div>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-55327606304247025612008-01-07T18:10:00.001+00:002008-05-06T01:33:57.359+00:00Mes vacances en bref<div align="justify">Dans le cadre de nos vacances de Noël, nous avons visité le village de Moukouan, le désert du Sahel, la région du Sud-Ouest du Burkina et fait un safari à la réserve faunique Nazinga. En 11 jours, j’en ai vécu plus qu’en 1 an au Québec ! Nous avons dormi dans des cases traditionnelles Mossi (peuple sédentaire) et Peule (peuple nomade). Fait une balade en dromadaire jusqu’à un volcan endormi. Marché sur les dunes de sable orangé du Sahel. Observé les éléphants, les babouins et les crocos dans leur habitat naturel. Visité les mosquées de Bani. Rencontré le roi des Ghan. Passé sur les ondes radio du Burkina, de la Côte-d’Ivoire et du Ghana. Mangé un steak d’antilope. Fait une promenade dans le fabuleux marché de Dori. Assisté à la confection de bijoux en argent touareg, de sacs et de coussins en cuir de chameau, de tapettes (gougounes) en pneu d’automobile. Etc.<br /><br />Nous sommes à bout de souffle, donc très contents de rentrer au bercail. Le programme était très serré et parfois éreintant. Suivre un circuit touristique et être traité en touriste 24/24, ce n’est pas mon fort. Je ne suis définitivement pas faite pour voyager en compagnie d’un guide et d’un chauffeur. Malgré tout, je suis heureuse d’avoir vu ces incontournables du Burkina. Mais si c’était à refaire, ce serait différemment. À ma manière, à mon rythme.</div>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-21342650624466844442008-01-07T18:08:00.001+00:002008-05-06T01:30:45.058+00:00Petite anecdote africaine<div align="justify">Il y a plus de 2 semaines de ça, fidèle à mon habitude, je me trompe de chemin en retournant à la maison. Accrochée solidement au volant de ma mobylette, j’essaie d’éviter trous, poulets, enfants, roches, cochons et déchets parsemant le six-mètres. Après quelques minutes de confusion totale, je finis par me retrouver à l’arbre.<br /><br />Cet arbre, tout le monde le connaît dans mon quartier. C’est l’endroit où les hommes se rencontrent pour prendre le thé à l’heure de la sieste. C’est à cet instant que je l’ai aperçu. Bien installé au frais sous le manguier, une tasse de thé vert de Chine fumant à la main, il me salue de l’autre. Tout émoustillée, je lui rends le bonjour et je passe mon chemin en essayant d’éviter une pintade rebelle effrayée par le bruit retentissant de mon moteur. J’avais vraiment « fière allure » sur ma mobylette. Tout pour avoir l’ « AIR » de maîtriser la situation.<br /><br />Je l’ai croisée par hasard à deux autres reprises dans cette même journée. Le lendemain, pas par hasard, j’ai repris le chemin de la veille. Cette fois, je me suis arrêtée. Et j’ai pris le thé. J’ai discuté avec les hommes sous l’arbre en faisant comme si l’objectif de mon intrusion dans leur rituel était de fraterniser avec le voisinage. Après le premier service du thé (« dur comme la vie », parce que très corsé), j’apprends que Romuald, est joueur de foot national pour l’équipe de Koudougou. Au deuxième service du thé (« doux comme l’amour », parce qu’il est plus léger, car infusé pour la deuxième fois), je remarque qu’il a la plus belle paire de fesses du Centre-Ouest du Burkina. J’ai envie d’en connaître plus sur son compte, donc je reste pour le troisième service (« sucré comme la femme », parce qu’infusé une troisième fois, il goûte l’eau donc on le sucre beaucoup). J’apprends, à mon grand plaisir, qu’il est mon voisin. Il réside à deux portes de chez moi, après la carcasse d’autobus, en face du papayer. Hummmmm ! C’est tellement exotique !<br /><br />Depuis cette journée passée en sa compagnie, je n’ai encore pu m’en séparer. Corps athlétique, fesses rebondies, cheveux en rastas, sourire blanc comme neige, corps athlétique… Ais-je déjà mentionné qu’il avait un corps athlétique ? Oui ? Alors, je me permets d’insister !<br /><br />Je suis en train de découvrir un des rares hommes modernes occidentalisés du Burkina. Il est devenu ma drogue, mon air, ma joie de vivre ! Aurais-je déniché l’Amour sous le manguier ?</div>Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-54521911100646883712007-12-26T17:39:00.003+00:002008-05-06T01:30:10.349+00:00Liens InternetsVoici l'adresse des blogs de mes colocataires. Certains se plaignent que je ne donne pas suffisamment de nouvelles. Peut-être qu'à 3 nous saurons vous satisfaire...<br /><br /><br /><a href="http://www.philippelafleche.com/">http://www.philippelafleche.com/</a><br /><br /><a href="http://mamaloudafrique.blogspot.com/">http://mamaloudafrique.blogspot.com/</a><br /><br /><br />Un joyeux Noël et une bonne année 2008 à vous tous !Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-89592844359785017682007-12-13T18:37:00.003+00:002008-09-27T03:07:49.081+00:00Viv(r)e l’Afrique !Il y quelques semaines de cela, lors de ma formation Cyberjeunes, un stagiaire m’a fait une déclaration qui a pris tout son sens lors de ces derniers jours à Ouagadougou et à Koudougou : « L’Afrique ne se visite pas. L'Afrique se vit ». Je pourrais aussi ajouter que l’Afrique ne se décrit pas avec des mots ni avec des photos; rien ne peut rendre justice à toutes les beautés invisibles de ce continent. Quand je mentionne les beautés invisibles, je veux parler du peuple, de sa joie de vivre éternelle, de son accueil hors du commun et de son charme incontestable. Je veux aussi parler de sa simplicité complexe dans toutes ses hiérarchies et de ses traditions solidement implantées dans son quotidien. Toutes ces beautés invisibles font du Burkina un des pays les plus riches où vivre malgré toute sa pauvreté économique. Toutes ses beautés invisibles font de ce peuple, le peuple des hommes intègres.Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-8068506420889215022007-12-13T18:36:00.003+00:002008-09-27T03:19:16.768+00:00Le Nassara et le Nissablaga (le blanc et le noir)- Au Québec, on emprisonne les voleurs. Au Burkina, on les tue. En fait, si un voleur se fait prendre et que la victime crie, tous les Burkinabès qui entendent l’appel se doivent de courir après le malfaiteur pour l’abattre à coups de bâton et de roche. C’est la coutume ! Ici le vol est proscrit par la population, pas par la loi. Un policier témoin du meurtre n’interviendra pas. C’était au voleur de ne pas voler.<br /><br />- Au Québec, la place des déchets est au dépotoir. Ici, c’est dans les six-mètres* qu’ils se retrouvent. Les Burkinabès s’en débarrassent en les brûlant. Il faut faire attention où l’on pose les pieds. Partout des masses informes de vidanges non-identifiables recouvrent le sol. Et quelle odeur !<br /><br />- Au Québec, on mange habituellement du bœuf, du porc et du poulet et on se les procure à l’épicerie dans le rayon des viandes. Au Burkina, on consomme aussi le bœuf, le porc et le poulet mais d’autres animaux s’ajoutent au menu dont la chèvre, l’âne, le chien et le rat. Oui, oui. Vous avez bien compris ! Du chien et du rat ! Apparemment la viande de chien ressemble à celle du porc et goûterait la même chose. Pour le rat… je ne sais pas. Je me renseignerai auprès du vendeur au marché central de Koudougou. Ici, la majorité des gens est propriétaire d’animaux. Les rues prennent l’apparence de basse-cours tellement les poulets et les cochons sont nombreux. Ils se promènent librement dans les rues, sans chaînes ni collier d’identification. Chacun retrouve le chemin du retour pour se rendre à leur maison respective à l'heure du dodo. Un poulet est aussi fidèle à son maître qu'un chien ! Surprenant n'est-ce pas ?<br /><br />- Au pays des Nassaras, les gens meurent de l’obésité. Au pays des Nissablagas, les gens meurent de faim. Le Burkina Faso est le troisième pays le plus pauvre d’Afrique, le 167e sur 175 à l’échelle mondiale. Le salaire moyen est de 300 $ CAN/année. La pauvreté est omniprésente partout où l’on pose l’œil. Je n’ai qu’à sortir de ma cours pour y être confrontée. Parfois, elle vient cogner à ma porte. Impossible d’y être insensible ou de s’y habituer. J’ai décidé de ne pas porter tout le poids de ma race et de ne plus me sentir mal parce que j’étais blanche. Je donne quand je veux, comme je veux et à qui je veux. Dans mon bureau, <em>Le Secret du Bonheur</em> est affiché au mur. D’après le poster, pour être heureux on « doit être secourable à ceux qui souffrent ». Est-ce que je me sens mieux quand j’aide ces gens ? Pas vraiment. Il y a tant à faire que les sentiments de désespoir et de tristesse viennent plus puissamment que celui de la joie. Ce n’est pas facile ! Le pire à supporter, c’est de voir les enfants et les malades souffrir de cette pauvreté. Tout être humain devrait avoir à manger et accès à des soins médicaux.<br /><br />- Connaissez-vous le nom de vos voisins sur votre rue ? Ici, le concept de bon voisinage est une valeur fondamentale ancrée dans les mœurs des Africains. Il est tradition lorsqu’un nouvel arrivant emménage dans un quartier qu’il cogne à toutes les portes de la rue pour faire connaissance avec le voisinage. Le processus est long, mais très plaisant. Il m’est arrivée de passer deux heures chez une voisine à faire les présentations avec la famille rapprochée et élargie. L’oncle, le cousin, la sœur ainée et la grand-maman cohabitent tous dans la même résidence. Ce processus de rencontre est très intéressant pour les étrangers puisqu’il permet d’introduire la demeure traditionnelle du Burkinabè et de comprendre mieux les coutumes de celui-ci.<br /><br />- Au Canada, tout coûte cher. Pas ici ! Prenons la bière comme exemple… La Castel, la meilleure des trois bières locales du Burkina Faso coûte 600 francs CFA la grosse (1,25 $ CAN). C’est le paradis de l’alcoolique ! L’autre soir, au restaurant, pour cinq adultes et un enfant la facture s’est élevée à 32 $ CAN, le prix incluant la bouteille de vin, deux pintades, des brochettes de bœuf, les accompagnements et le pourboire.<br /><br />Par contre, les produits hygiéniques (le papier de toilette, le déodorant, etc.) et les produits alimentaires occidentaux (le fromage, le café, les chips, etc.) se détaillent au même prix qu’au Canada. Avec le salaire moyen des gens d’ici, ces produits ne sont accessibles qu'à une petite parcelle de la population.<br /><br />- Le Québec compte majoritairement des catholiques non-pratiquants et des athéistes. Au Burkina Faso, on estime que 50 % de la population est musulmane, 50 % catholique et 100 % animiste. Peu importe la religion à laquelle un Burkinabè adhère, il pratiquera le culte animiste africain au cours de sa vie. Par exemple, aucun Burkinabè accepte de célébrer les funérailles d’un suicidé. Au lieu de ça, il se débarrasse du corps dans un coin reculé. Par conséquent, il est possible que je tombe sur un cadavre en décomposition sur un terrain vague. C’est normal. Yel cayé (ya pas de prôblèm) !<br /><br />Aussi, saviez-vous que les enfants nés jumeaux sont dotés de pouvoirs particuliers ? Ils peuvent voir l’avenir dans leurs rêves… Étiez-vous au courant que chaque famille avait son totem. Par exemple, la famille Zongo est sous le totem du crocodile. Donc, les Zongo doivent respecter le crocodile comme un membre de leur famille à part entière. Les règles sont simples : ne jamais manger ou maltraiter le crocodile, lui faire des offrandes, etc.. Et ces attentions seraient réciproques. Le crocodile ne blessera ni ne mangera un Zongo ! On ne bouffe pas les membres de notre famille. Même en Afrique ça ne se fait pas ! <br /><br />Des exemples de la sorte j’en ai des dizaines. Tout ici fait référence aux rituels, aux sacrifices, aux présages, aux totems et à la sorcellerie faisant partie des traditions animistes. <br /><br />- L’égalité des sexes représente une valeur fondamentale dans la culture canadienne. Au Burkina, l’homme est le maître ! La place des femmes est à la maison avec les enfants devant les fourneaux à cuisiner un souper digne du patron. Elles n’ont pas le droit de dire non à une relation sexuelle et d’imposer le condom à leur mari et ce, même si celui-ci pratique la polygamie. Les hommes, autant les musulmans que les catholiques, ont droit à quatre femmes et familles. Plus l’homme est riche, le plus de familles il aura. <br /><br />Il y a beaucoup plus de contrastes que de ressemblances entre l’Afrique et l’Amérique du Nord. Tout ici n’est que contradiction avec mes habitudes de vie et mes valeurs d’Occidentale. Je pourrais continuer ce chapitre des pages durant. Dites-vous une chose… Si vous le faites d’une manière, en Afrique on le fait différemment.<br /><br />* Au Burkina Faso, on retrouve deux types de rue : le goudron et le six-mètres. Vous aurez deviné que ce que l’on appelle le goudron représente les artères principales en asphalte. Le six-mètre représente la majorité des rues; elles sont larges de six mètres, en terre battue et ne sont pas équipées de lampadaire, donc il y fait très noir la nuit. Pour vous donner une idée, à Koudougou, il y a deux goudrons pour des centaines de six-mètres.Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-74956999092036698792007-12-13T18:35:00.005+00:002008-09-27T03:27:04.910+00:00Ma vie à KoudougouMon arrivée à Ouagadougou c’est bien passée. Comme prévu, j’ai été accueilli à l’aéroport par un coopérant d’OXFAM-Burkina. Je ne savais pas à cet instant mais Simon sera mon voisin de quartier, mon collègue de travail ainsi qu’un compagnon de route pour les sorties en dedans et au dehors de Koudougou. <br /><br />J'ai passé ma première nuit en Afrique à la Mission catholique. Le lendemain, j’ai rencontré les stagiaires en coopération internationale de Ouagadougou et de Fada. J’ai été reçu à la fondue chinoise le soir pour souper ! Je crois qu’ils essayaient de me ménager. J’imagine que leur objectif était de limiter mon choc culturel, mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que la seule chose dont j’avais envie était d’aller gambader dans les rues de la capitale, de manger des plats typiques tel que le tô, de boire du dolo dans une calebasse et de danser sur la piste d’un maquis. <br /><br />Le lendemain matin, un chauffeur m’a amené à la résidence où j'allais passer les trois prochains mois de ma vie. La villa de Koudougou est spacieuse, confortable et apparemment très luxueuse pour une maison au Burkina. Il y a deux toilettes, une salle d’eau, une grande douche interne et même un bain ! Deux hamacs sont installés sous les gros manguiers de la cours. Aussi, j’ai des portes et des fenêtres qui se barrent et le gardien, Oscar, surveille la résidence la nuit tombée. Malheureusement, ceci n’empêche pas les geckos et les cafards d’entrer ! <br /><br />Les deux stagiaires avec qui je partage la villa, Marilou et Philippe, sont vraiment formidables. Ce sont de bons vivants faciles à vivre. Toujours de bonne humeur, toujours motivés pour explorer les environs et pour faire de nouvelles rencontres. Chaque jour est différent et toujours aussi plaisant que le précédent. Je suis vraiment bien tombée avec ces deux là ! Je n’échangerais de colocataires pour rien au monde. <br /><br />La journée de travail débute à 7 h et se termine à 17 h 30. Une pause de trois heures, de 12 h à 15 h, s’impose pour la sieste. La coutume veut que l’on fasse le tour des bureaux pour saluer nos collègues à notre arrivée. Après une heure de discussion, je retourne à mon bureau pour faire… Pour faire un gros rien du tout. Pour l’instant du moins. Je suis présentement devant mon ordinateur et je rédige mon blog, car je n’ai pas le matériel requis pour accomplir mon mandat qui est de faire le montage vidéo de trois documentaires sur l’alphabétisation des femmes au Burkina : un vidéo en moré, un en dioula et l’autre en lyélé. J’attends les cassettes et la caméra pour débuter le projet. Mais bon, faut prendre son mal en patience. Tout est lent ici. L’expression : « Être pressé », les Africains ne connaissent pas. <br /><br />Vous ais-je mentionné que le bureau me fournit une mobylette ? Conduire cette mopette dans les six-mètres de Koudougou est un défi de taille que je dois relever à chaque jour pour me rendre du point "A" au point "B". Dans la ville entière (100 000 habitants), il y a deux feux de circulation et environs cinq "Arrêt". Et le code de la route est inexistant ! Les gens circulent autant à dos d’âne qu’en 4X4 sur la grande voie. C’est difficile d’anticiper dans quelle direction les poulets et les pintades vont se mettre à courir. Aussi, il faut éviter les trous, les roches et les amas de déchets.<br /><br />La nourriture est meilleure que je l’appréhendais. Le St-Hubert BBQ peut aller se rhabiller maintenant que j’ai goûté au poulet télévisé du Burkina ! Les poulets ici ne sont pas engraissés, gavés ou biologiquement transformés. Ils ont la forme ! Un instant, le poulet court dans la rue, et le moment d’après, il est dans ton assiette. Ici, une portion équivaut à un poulet entier ! Ils sont tellement petits qu’il est impossible de rassasier deux personnes avec une seule volaille. Une cuisse de poulet du Burkina correspond à la grosseur d’une aile de poulet de la Cage aux Sports ! <br /><br />À la villa, nous avons notre homme à tout faire, Casimir. Il nous prépare nos trois repas par jour, six jours semaine. Il fait notre marché, le ménage, le lavage et la vaisselle. Nous avons la chance que Casimir soit un excellent cuisinier. Il nous concocte plein de petits plats exotiques, typiques et moins typiques pour le plaisir de nos papilles gustatives : crêpe choco-banane, yaourt à la papaye, couscous aux légumes, riz aux arachides, etc.<br /><br />La température moyenne est de 30° le jour et de 20° la nuit durant la saison sèche. L’Harmattan a récemment commencé à souffler le sable du Sahara sur Koudougou. Ce vent chaud du Sahel rafraichit tout de même un peu l’atmosphère, mais amène aussi beaucoup de poussière. Moi, j’ai chaud ! Mais tous les autres ont froid. Je vois fréquemment des Africains en manteau d’hiver vêtus d’une tuque tandis que moi, je sue par tous les ports de ma peau ! En février, il commencera à faire plus chaud encore. Le thermomètre atteint généralement les 40, 45° Celsius sous un soleil de plomb. Ouvrez le four de votre cuisine lorsqu’il est à broil, c’est le même effet !Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-12619696768303102502007-12-03T15:52:00.004+00:002008-05-06T01:12:22.597+00:00Le Jour JLundi 3 décembre, 9 h 48. C'est aujourd'hui le Jour J, le jour du grand départ...<br /><br /><br /><br />J'ouvre un œil, puis le deuxième. Je m'étire un tantinet. Après un bâillement digne d'une nuit de profond sommeil, je tourne mon regard vers la fenêtre de ma chambre. C'est à ce moment que je réalise la catastrophe. Il neige. Il neige beaucoup ! C'est la tempête à l'extérieur. 20 centimètres ont déjà recouvert le sol et 10 autres s'en viennent pour mieux retarder mon vol pour Casablanca.<br /><br />J’ai des brulures d’estomac et mon cœur bat la chamade. Ça y est. Je suis stressée ! Je vérifie donc sur le site de l’Aéroport de Montréal pour voir si mon vol va voler ! C’est confirmé. Mon avion décolle à l’heure prévue. Ouf ! Soulagement.<br /><br />Après l’enregistrement de mes bagages, le passage à la douane et un arrêt obligatoire au Duty Free, j’arrive à la porte B61 pour le vol Montréal/Casablanca avec Royal Air Maroc. Plus la salle d’embarquement se remplit, plus je me sens en pays étranger. Je compte trois Québécois dans la pièce, moi inclusivement. Et je suis toujours à Montréal ! <br /><br />J’aperçois donc pour la première fois de ma vie une femme portant le burka, un musulman faisant sa prière coranique de 17 h et un marocain chantant une chansons dance-électro-arabique à voix haute. Plus que deux heures à endurer mon voisin. C’est looooooooooong ! Vivement Casablanca !Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-288744992135273888.post-70398649058440658702007-11-30T00:02:00.003+00:002008-05-06T01:12:41.525+00:00Et c'est un départ !Je m'apprête à quitter notre Québec hivernal pour le désert du Burkina Faso. Les préparatifs du voyage sont terminés. Mes vaccins absorbés, ma formation terminée, mes valises bouclées. Je suis prête à faire mes premiers pas sur la terre des hommes intègres.<br /><br />Départ prévu à 19 h 15 à l'aéroport Trudeau, ce lundi 3 décembre.Julie Menardhttp://www.blogger.com/profile/17429643486326834047noreply@blogger.com